Cours particulier [PV Lizzie Brooke]

Kalhan ouvrit la porte du box d’Attila tout en l’appelant. Pour une fois le jeune étalon se retourna pour lui faire face mais ne lui bloqua pas le passage.

- oho en voilà des progrès !

Elle lui tendit des carottes qu’il attrapa en effleurant sa main avec ses douces lèvres. Il les grignota pendant qu’elle le pensait, il était plutôt calme ce jour là, commençait-il à s’habituer à elle ?

- Après le travail tu iras aux prés jusqu’au soir ! et tu auras une booooone douche, monsieur je n’aime pas les box, on dirait que tu t’y fais finalement.

Kalhan lui passa son harnachement en évitant le premier coup de dents de son cheval, lancé sans vraiment y croire, encore des progrès ! Décidément cette journée débutait à merveille.
La jeune fille sorti Attila de son box et se dirigea vers les carrières d’entrainement. Aujourd’hui elle avait prévu une cour particulière avec l’une des monitrices, Lizzie Brooke, elle ne l’avait jamais vu d’ailleurs. Bah de toute façon Attila avait vraiment besoin de cour et elle aussi, à force de monter ce cheval imprévisible elle en oubliait presque les bons gestes. En plus l’étalon se concentrait beaucoup mieux quand il n’était pas entouré d’autres chevaux...

Kalhan atteignit la carrière de dressage, Attila marchait tranquillement à coté d’elle, la mise au travail l’aurait-elle fatigué ? Non il ne trainait pas les pieds, juste qu’elle n’était pas habitué à son calme... avant la tempête ? Espérons que non ^^
La jeune fille se mis en selle rapidement et laissa les rênes longue à son cheval qui pris doucement le pas.
Quelque tour plus tard elle raccourcit ses rênes et Attila bondit en avant cherchant à partir au trot.

- du calme Attila...

Mais sa voix ne le calmait pas vraiment, il se mit a marché en trottinant, le dos creusé et le nez en l’air. C’est alors que proche de la porte de la carrière, Kalhan aperçut sa monitrice... en fauteuil roulant ?????

Kalhan réussit à arrêter son étalon qui campé sur ses quatre jambes observait le fauteuil avec curiosité et appréhension.

Lizzie était arrivée en Californie depuis quelque jours mais n'avait toujours pas donné de cours, hier on lui avait vaguement dit qu'il était probable qu'une séance d'équitation serait organisée tôt le lendemain matin. C'était pour cette raison que la jeune femme ouvrit les yeux au son strident du réveil, alors que le soleil n'était pas encore levé et que l'horloge affichait sournoisement un cinq heures et demi. La monitrice descendit difficilement du canapé lit qui remplaçait maintenant la mezzanine, dans l'obscurité la plus totale. Elle attrapa un jean gris, un tee shirt noir orné d'une tête de mort dessiné avec des perles colorés et mit au pied des ballerines, de toute façon ses bottes d'équitation était déjà au domaine. La paraplégique mangea comme à son habitude un café bien corsé et quelques tartines beurrées puis elle fila sous la douche qui venait d'être changée afin de lui être accessible. Enfin, elle se maquilla avec soin mais de façon discrète et seulement les yeux et finit par brosser rapidement sa longue chevelure couleur nuit.

La jeune femme savait que le bus était inaccessible aux handicapés alors elle ne l'attendit même pas et traça son chemin jusqu'aux écuries wild at heart stables. Même si cette marche imposée n'était pas vraiment à son goût, Lizzie avouait que son studio n'était pas loin du domaine et que cela lui prenait même pas une demi heure. Peut être qu'un jour elle s'offrirait une voiture créée spécialement pour les handicapés ? De toute façon quand la saison du froid et des pluies viendrait elle n'aurait plus vraiment le choix et devrait se contraindre à passer le permis. Il faisait plutôt frais à cette heure ci mais pour autant le soleil brillait et le ciel était bien dégagé. La monitrice se dirigea vers l'accueil et regarda sur le tableau d'affichage si elle avait oui ou non un cours et si oui à quelle heure. Une seule séance qui durait deux heures. Un cours particulier où apparemment elle devrait surtout aider la jeune fille a maîtriser sa monture. Si on en croyait le post-it le cheval s'appelait Attila et l'élève se nommait Kalhan Xénia.

Le cours était prévu à quatorze heures ce qui fit soupirer la paraplégique, ainsi elle s'était levée si tôt pour rien. Tant pis elle consacrerait ce laps de temps à s'occuper de Black et à correctement préparer la séance. Pour commencer, elle demanda à la secrétaire si elle pouvait jeter un coup d'oeil au dossier de l'adolescente, elle dut un peu insister mais parvint à son but à force d'argument convaincants. Donc Kalhan Xénia était âgée de dix huit ans, avait son galop sept et était en première année. Lizzie n'osa pas allé plus loin dans les textes, si la cavalière voulait l'informer de quelque chose sur son passé elle le ferait d'elle même. Elle se dirigea ensuite vers les écuries Spring, là où se reposait Black. Doucement la jeune femme s'approcha de la porte et appela l'étalon qui sortit sa tête puis elle lui mit un simple licol fait avec de très fines lanières en cuir. Elle pansa sa monture avec soin puis elle saisit la longe et l'attacha au licol de façon à pouvoir pousser son fauteuil mais aussi rattraper rapidement le géant noir si ce dernier ne la suivait pas calmement.

Depuis que Garance lui avait fais visiter le domaine, elle savait très bien se diriger et prit donc la direction des écuries Autumn. Arrivée à destination, elle attacha black à l'entrée et se mit à la recherche du certain Attila de Mantzikert. La jeune femme finit par tomber sur une plaque portant ce nom et s'avança pour percer l'obscurité du box et admirer l'étalon. Un selle français aussi grand que Black, qui semblait plutôt nerveux et particulièrement fière. Il ne faudrait pas que les deux étalons se rencontrent sinon cela se terminerait mal pour au moins un d'entre eux. Lizzie jeta un dernier coup d'oeil au cheval et finit par rejoindre le géant noir qui s'impatientait et tapait bruyamment du pied. Elle le détacha et ils prirent la direction d'un des prés qui était accessible par un petit chemin. Ils ne croisèrent personne. Le reste de la mâtiné fut partagé entre une longue séance éthologie, un moment où l'étalon put se défouler tranquillement au pré. Finalement, ils retournèrent aux box alors qu'il était presque midi.

En mangeant un sandwich, Lizzie réfléchit calmement au cours qu'elle allait donné puis elle lava le box de son étalon et doucha ce dernier. Ensuite, elle se dirigea vers la carrière de dressage, en roulant. C'est alors qu'elle aperçut l'élève a qui elle allait dispensé des conseils. Tout d'abord la monitrice observa, de loin, le couple que formait le cheval et la cavalière. L'étalon semblait relativement calme et la certaine Kalhan Xénia montait vraiment bien, ses mains semblaient douces mais fermes et elle se tenait bien droite sur sa selle. La paraplégique s'avança dans la carrière, tout doucement pour ne pas effrayer le cheval et lut alors la surprise dans le regard de l'adolescente, tant pis elle en avait maintenant l'habitude et tant que ce n'était pas de la pitié elle se tairait. D'un signe elle demanda à Xénia de s'arrêta et se présenta d'une voix douce mais qui marquait son autorité :

« Bonjour mademoiselle, je suis Lizzie Brooke, une des monitrices des écuries Wild At Heart Stables. On m'a dis que tu avais quelques difficultés avec ta monture, tu veux bien m'en parler pour que je puisse au mieux t'aider ? »

Tout en écoutant attentivement la réponse de la jeune fille, Lizzie observait l'attitude de l'étalon. Ce dernier semblait excité, comme si il n'était pas sortit assez souvent, et sa cavalière avait un peu du mal à le contrôler, sans doute la peur du fauteuil. Étrangement, Attila n'avait aucun enrênement. Peut être ne les supportait pas du fait de son jeune âge ou alors celle qui le montait n'en voyait pas l'utilité. Dans les deux cas il faudrait quand même essayer, en effet, les enrênements servaient le plus souvent à abaisser l'encolure et ainsi le dos du cheval s'étend et peut se renforcer au lieu de se creuser et de se contracter. Le cheval est donc plus à l'aise et avance généralement mieux. Il faudrait essayer mais ce n'était pas sûr que cela marche. De plus, elle pourrait penser à le sortir au pré avant ou même à le faire travailler un peu à pied. Surtout qu'il n'avait que trois ans et son débourrage n'était peut être pas totalement terminé et il ne savait sûrement pas grand chose en ce qui concerne les figures de dressage. Lizzie demanda donc d'une voix mélodieuse :

« Alors comme ça il est nerveux ? Tu as déjà essayé un enrênement ? Ou bien de le longer avant de le faire travailler ? »